[DVD] le Duel project

Pour trembler devant RING ou pleurer devant le dernier j-drama à la mode

[DVD] le Duel project

Messagepar osiris » 28/03/06, 09:00

C'est lors d'un festival en Allemagne que Yukihiko Tsutsumi et Ryuhei Kitamura (réalisateur de : Azumi) se rencontrent pour la première fois. Respectueux du travail de l'autre, ils discutent autour d'un verre. Au fur et à mesure que la conversation progresse, ils en viennent à se disputer gentiment sur le fait de savoir lequel serait capable de réaliser le meilleur film sur un duel à mort. A la fin de la soirée, ils tombent tous deux d'accord sur le Duel Project, et créent instantanément de simples règles, au nombre de quatre :

1- le scénario ne doit pas contenir plus de trois personnages
2- le film doit être tourné en sept jours avec un budget serré
3- l'action doit se situer dans un seul et unique endroit
4- au moins un des personnages doit mourir

Commençons par 2LDK le film de Tsutsumi (oui je l'ai visionné hier soir). Le titre du film fait référence à la nomenclature des appartements au Japon : 2 bedrooms, Living, Dining, Kitchen. Ce qui permet donc de situer l'ensemble du film dans un appartement de Tokyo.

L'histoire : c'est juste l'histoire d'une fin de soirée entre deux jeunes filles dans un appartement, et la découverte des sentiments et ressentiments qu'elles portent l'une pour l'autre.
Mais penchons-nous sur les deux personnages. D'abord Rana, fêtarde typique qui sait se mettre en valeur pour séduire les hommes, actrice cantonnée aux b-movies rêve de devenir une star du 7ème Art. Puis Nozomi, jeune provinciale amoureuse de théâtre, peu sûre d'elle et de son pouvoir de séduction, rêve de devenir une grande comédienne. Société leur a collé.
Si tout semble opposer nos deux jeunes femmes, tout les lie... Le soir de l'audition, Rana apprend que le réalisateur a téléphoné à leur directeur d'agence pour lui dire que le rôle irait soit à elle, soit à Nozomi. Sous leur aspect jovial, les deux jeunes femmes commencent à se haïr en silence. Rana fanfaronne, ce qui a le don d'agacer profondément Nozomi, tandis que le côté hyper-matérialiste et maniaque de Nozomi met hors d'elle Rana. Si cette dernière semble bien dans sa peau, il en est tout autre dans la réalité...

Nozomi est secrètement amoureuse de Takuya Ezaki, le directeur de leur agence, et elle attend fébrilement son appel. Alors qu'elle est sous sa douche, son téléphone sonne. Rana s'en empare et écoute le message. C'est Takuya. Elle l'efface, et décide de l'appeler de son portable afin de passer la soirée avec lui. Il ne répond pas. Elle décide donc de l'appeler depuis le poste de téléphone fixe... il décroche. Rana vient de comprendre qu'il l'évitait. Rana est très seule, et se créé un personnage qui semble fort et indestructible... Rana a eu une relation avec un homme marié. La femme de ce dernier en l'apprenant décide de tuer son mari et son bébé. Rana se sent coupable et responsable de cette double mort. Nozomi a des aspirations de comédienne depuis sa plus tendre enfance, et le souvenir du rôle de Dorothy dans l'adaptation au théâtre du Wizard of Oz lorsqu'elle était adolescente ne cesse de la hanter, tout comme les désirs de sa mère de la voir devenir une grande comédienne depuis ce jour. Nozomi ne voit en Rana qu'une jeune femme superficielle et entretient envers elle une jalousie qui mêle haine et désir. Elle déteste tout ce que représente Rana tout en rêvant au fond d'elle de lui ressembler - lorsque Nozomi frappe de toutes ses forces Rana, elle hurle "je me déteste !!". Mais elle ne sait rien d'elle, et les apparences lui suffisent... puis vient le temps des explications, comme sentant la fin proche Rana avoue que le fameux film dans lequel elle se targuait d'avoir joué n'est qu'un soft-porn et qu'elle y jouait le rôle d'une victime dont les lignes de textes n'étaient que des gémissements...

...véritable cour de récréation pour le réalisateur, 2LDK ne semble a aucun moment être mué par des règles établies tant il déborde de créativité tant visuelle que sonore – notamment les voix-off du film pour chaque actrice, et des scénes mémorables de crépage de chignon entre filles. Tsutsumi, parvient donc une fois de plus à transformer le banal en un ahurissant chaos orchestré, tout en pointant du doigt les travers de l'âme humaine à travers les destins de deux jeunes femmes emprisonnées par les apparences et les étiquettes que la société leur a collées.

Les deux actrices sont quand à elles quasi inconnues dans le monde du cinéma. Par contre Au Japon Eiko Koike (Nozomi) est très connu dans un certain type de revues (vous savez les revues avec des jeunes filles en maillot de bain) et elle a une forte réputation auprès des femmes japonaises qui sont souvent jalouses d'elle (une histoire à voir avec la taille de sa poitrine).



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osiris
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