Le réalisateur, Kobayashi (au centre sur la photo), ancien assistant de réalisateur francais Truffaut, s'est inspiré de faits réels pour raconter le destin sacrifié de cette femme. Alors que en France les otages libérés sont fêtés et honorés, au Japon ils sont devenus sujets de honte et de scandale. Etonnante réaction pour nos yeux d'occidentaux, qui donne à ce film une allure sinistre et aberrante. Car il faut savoir qu'une grande partie du film nous montre l'ex otage pleurant sur son lit et faisant des trajets en vélo entre chez elle et une petite épicerie, avec de long silence, et quelques plans de mer grise et de zones industrielles. Petite note négative au film, c'est qu'il montre le bref itinéraire de cette femme, et il ne répond pas à la question pourquoi est-elle considérée comme un bouc émissaire, comme un reproche permanent et une sorte d'erreur sociale.
Le style du film est assez froid, mais avec un réalisme cru, dans un style épuré avec des personnages secondaires terribles, comme la collègue cruelle, le patron inhumain ou le petit ami borné. En fait le film est une étude sociologique de la société japonaise, coincée entre ses tabous et ses intransigeances. Moi j'ai trouvé ce film très fort, et Yoku, victime innocente, attire le respect et la compassion. Choses entendues à la sortie de la projection : 1h30 de film, mi j'ai eu l'impression d'y être depuis 15 heures, ou bien ce film décourage définitivement toute velléité de mieux connaître ce pays et ses habitants, ou bien l'actrice principale mérite le prix d'interprétation féminine.

PS : j'ai pris la photo, car a ce moment là j'étais sur le toit du palais lorsque 3 malheureux journalistes prenaient des photos de l'équipe du film.